Les Ballanais, dit-on, sont des gens sans histoires. Vrai ou faux ? C’est selon. Car partout, oui partout, même en pays de Loire, On parle à tort ou à raison, Sans toujours éviter, en prose comme en vers, D’aller à tort et à travers. * S’il s’agit de louer le calme d’un canton Qu’on ne peut accuser d’encombrer les rubriques De La Nouvelle République, À défaut de traits plus notoires, Ballan-Miré, bien sûr, mérite une mention Parmi les pays sans histoires. * Mais quand les langues vont bon train, Quand on évoque, verre en main, Les bons moments de sa jeunesse, Quand Pierre, Gisèle ou Roger Entreprennent de révéler Ce qu’on ne dit point à confesse, Ne boudons pas notre plaisir : La saveur de ces souvenirs Nous comble d’allégresse, Et tous ces contes du bon temps Font la nique aux grincheux qui voudraient faire croire Que les habitants de Ballan Sont des gens sans histoires. * Lisant les vieux journaux, écoutant nos anciens, Nous avons rencontré tant de bonnes histoires Que nous avons voulu conserver la mémoire De ces menus récits qui roulent sur des riens. Ces contes ont souvent un fond de vérité À défaut d’être vrais dans le moindre détail, Et nous donnons pour authentiques Les récits empruntés aux gazettes publiques. Quand bien même aurait-on ajouté Ici et là piment, grain de sel, pointe d’ail, Ce n’est pas un péché dont il faille rougir : Bon conte ne saurait mentir. * Empruntons la moralité Au très sage Hippocrate : En soulageant le cœur, les poumons et la rate, Le conte, qu’il soit grave ou gai, Est toujours source de santé. Aussi, amis lecteurs, avez-vous intérêt À faire de ces anecdotes Un livre de chevet ; Il n’est pas meilleur antidote À la morosité.