André Mauxion

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André Mauxion a indéniablement marqué les années de l’entre-deux-guerres à Ballan-Miré. Né en 1865 à Barbezieux (Charente) de Léopold, peintre, et d’Adèle Jarrige, couturière, il arrive à Ballan avec ses parents et son frère Georges vers 1880. Peintre en bâtiment comme son père et son frère, il est aussi féru de musique ; il intègre la fanfare ballanaise et en devient le sous-chef en 1884.

Le service militaire : musique et mécanique

En 1885, appelé à faire son service militaire (quatre ans à l’époque), il rejoint le 2ème régiment d’infanterie de marine, à Brest. Il sera d’abord incorporé aux arsenaux de Brest pendant deux ans ; c’est peut-être là que s’est décidée sa future passion pour la mécanique. Les deux dernières années, passées à la Musique de la Marine, permettent de penser qu’il en a profité pour améliorer ses connaissances musicales.

Les années parisiennes

Son temps terminé, André s’installe à Paris, successivement dans le 13ème, le 14ème et enfin le 16ème arrondissement ; il épouse une Alsacienne, Catherine Halin. De cette union naîtront trois filles (Andrée, Madeleine et Yvonne) et un garçon, Robert. D’autre part, les pièces d’état-civil mentionnent qu’André est devenu, avec un associé, constructeur mécanicien. Il fait d’ailleurs homologuer une motocyclette de sa conception en 1904. Les documents encore existants prouvent qu’il s’est beaucoup investi dans cette aventure, convaincu de l’avenir de l’engin à deux roues. Il trouve aussi le temps de valoriser ses talents musicaux en participant à la Sirène, une formation renommée et en tenant épisodiquement un pupitre de saxophoniste à l’orchestre de l’Opéra. 

Un animateur infatigable des fêtes ballanaises

Quand toute la famille revient à Ballan en 1911, le rêve du mécanicien s’est envolé. Il reprend alors son premier métier de peintre et acquiert une compétence reconnue dans le faux-bois, un genre très prisé à l’époque.

Autre spécialité pour André Mauxion, et pas de moindre importance : la musique. À partir de 1920, il est un élément moteur de la vie musicale ballanaise au sein de l’Accord Parfait, dont il devient le chef dès la fondation, et jusqu’à son décès en 1935. Quinze années pendant lesquelles les succès d’André se confondent avec ceux de sa formation. Il est à la fois saxophoniste de bon niveau, chef de chorale, puis de fanfare. Tous ces talents trouvent leur couronnement en 1933, lorsqu’il reçoit une récompense pour ses cinquante-trois années au service de la musique. Deux ans plus tard, André Mauxion décède brutalement. Outre ses qualités musicales unanimement reconnues, il a formé de nombreux jeunes adeptes. Ses contemporains aimaient à souligner que c’était un homme agréable, bon vivant, qui se définissait lui-même comme peintre rabelaisien. C’est bien l’image que l’on peut garder de ce Ballanais dont le regard pétille de malice sous le haut-de-forme des grandes occasions.

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La Place André Mauxion

C’est en 2008 que le conseil municipal, recensant tous les espaces publics communaux non encore répertoriés, décide de donner à cette nouvelle place communale le nom d’André Mauxion. Le choix est heureux puisque, sur une partie de cette parcelle nommée sur l’ancien cadastre Arpent de la Pointe, Léopold Mauxion (père d’André) fait construire en 1885 une maison avec chambre et atelier. Après sa période parisienne, c’est là qu’André s’installe définitivement avec femme et enfants. Il agrandit le logis et l’atelier pour y ranger son matériel de peintre en bâtiment, mais surtout pour y aménager un coin studio où la société ballanaise viendra poser pour des clichés marquant les grandes étapes de la vie. Grâce à André Mauxion, nos archives sont riches d’une précieuse collection de cartes postales qui font revivre Ballan dans le premier quart du XXe siècle. Rachetée par la municipalité à la fin du siècle dernier, la propriété, connue par tous sous le nom les Tamaris, est rasée. Lors de la dispersion des biens de la famille, la collection des plaques photographiques a malheureusement échappé au patrimoine communal.