À partir du curieux Pont-aux-Oies, nous allons suivre le Cher et retrouver le Petit Cher. Mis à part Petit Port Cordon, les Granges et le Grand Moulin, cette promenade ne comporte aucune autre habitation. Qui dit chemin bas dit chemin haut. En fait, le chemin haut de Tours à Savonnières n’est autre que l’actuelle route départementale 7, peu propice à la promenade et à la découverte. On peut imaginer que nos ancêtres choisissaient le chemin haut l’hiver et le chemin bas l’été. Nous allons donc passer sur le Pont-aux-Oies. Ce n’est pas un ouvrage ballanais, car il est situé sur la commune de Joué-lès-Tours. C’est un pont romain caractéristique, à savoir très bombé. C’était aussi, et surtout, un carrefour très important au Moyen Âge. Après être passés sur ce pont, prenons à gauche. Nous marchons sous une belle voûte d’arbres ; elle donne l’impression d’entrer dans une grande forêt. Malheureusement, cela ne dure pas. Nous débouchons d’un coup devant une grande étendue plate pratiquement déboisée, voire désolée. Continuons néanmoins et engageons-nous sur un grand chemin goudronné signalé comme une impasse. Ce chemin conduit à Petit Port Cordon.
Nous allons quitter Petit Port Cordon en revenant sur nos pas vers le sud. À la croisée des chemins, prenons la route plein ouest ; nous arrivons à la Fosse Carrosse.
Continuons de cheminer vers l’ouest sur le chemin goudronné. Sur notre droite se présente un petit chemin de terre que nous suivrons plus tard. Mais faisons d’abord un détour en direction de la Départementale 7. Nous pouvons nous arrêter sur un petit pont qui enjambe le Vieux Cher. Nous ne pouvons pas remonter ce cours d’eau, ni le suivre jusqu’au Grand Moulin. Nous en reparlerons plus loin. À l’ouest de ce petit pont s’étendent deux pièces de terre appelées le Pré du Gain et la Plaisse.
Quittons le Vieux Cher pour remonter plein nord jusqu’à l’axe principal, puis prenons le petit chemin de terre en face. Suivons-le. Nous débouchons d’un seul coup devant le Cher. Nous sommes sur les Terres de la Rivière.
Le sentier peut se poursuivre à l’ouest et permet ainsi de rejoindre les Granges.
Après avoir traversé en l’admirant cette ferme, nous suivons le chemin de halage qui longe le Cher. C’est une promenade agréable. À notre droite coule la rivière qui, jusqu’au siècle dernier, était une voie navigable fréquentée. À gauche, la vue porte sur cette grande étendue plate qui est bordée au sud par la Départementale 7 et les coteaux. Dans cette direction, nous apercevons les points hauts de Ballan (par exemple, Beau Soleil) et les raidillons qui y conduisent. Entre les deux s’étendent le Chamart et le Grand Chamart.
Continuons notre chemin de halage. Le Cher fait une boucle vers le nord après en avoir fait une vers le sud. Nous sommes sur la Queue des Terres.
Le chemin quitte brusquement le Cher pour plonger vers le sud et rejoindre une portion bitumée. Quand nous débouchons sur ce chemin principal, nous voyons encore ces grandes prairies, mais elles sont plantées de peupliers. En face de nous, vers le sud, s’étendent d’autres parcelles qui avaient pour nom la Grande Plotte, la Petite Plotte et l’Écorcheveau
Continuons notre chemin. Nous passons un premier pont. Le secteur forme un curieux réseau hydrographique. C’est le Vieux Cher qui coule au sud. Devenu simple ruisseau, avant de rejoindre le Cher, il délimite une pièce de terre appelée l’île du Grand Moulin. Certes ce n’est pas le Marais Poitevin, mais cette succession de petits ponts et la présence de l’eau sont très agréables. Cheminons vers l’ouest et découvrons le Grand Moulin, le barrage et le bief.
Abandonnons notre moulin pour finir notre promenade. Nous allons entrer dans ce qui était le domaine du chanvre. Toutes les pièces de ce secteur, la Motte Billard, le Bray, les Neuf, les Quatorze, étaient cultivées en chanvre au XIXe siècle. Nous retrouvons le chemin de halage. Après environ un demi-kilomètre, sur la gauche s’offre un petit chemin d’exploitation filant vers le sud. Nous longeons une parcelle qui s’appelle la Motte Billard.
Notre chemin bifurque vers l’ouest. Longeant une zone boisée, il est bordé à sa gauche par un petit cours d’eau, la Boire Futembre, lequel est enjambé par un pont « bricolé » puisqu’il est constitué de morceaux de poteaux électriques. Notre chemin devient plus sauvage, plus herbeux. Nous longeons la Prairie du Grand Moulin, puis une autre pièce appelée les Neuf.
Nous arrivons à la corne d’un bois survolé par une ligne à haute tension. C’est ici, à peu de chose près, que se trouve la limite de Ballan-Miré. En continuant, nous pénétrons dans la commune de Savonnières. Si un bon kilomètre en plus ne vous fait pas peur, vous pouvez rejoindre le hameau de la Maison d’Ardoise. Cela vous permettra de revenir plus facilement sur le chemin bas de Tours à Savonnières, et vous passerez par le Haut Bray, qui fait partie de Savonnières. Mais le dernier lieu de notre promenade, le Bray, lui est plus ou moins lié. En revenant sur vos pas, vous allez traverser les Quatorze défroqués.
Si vous n’avez pas voulu marcher jusqu’à la Maison d’Ardoise, il vous faudra parcourir le chemin d’exploitation en sens inverse pour revenir sur le chemin bas de Tours à Savonnières. Cette promenade vous aura emmené du Pont-aux-Oies jusqu’à la limite ouest de Ballan. L’histoire des rares habitations a été rythmée par les crues du Cher. L’interprétation des noms de lieux est restée quelquefois aléatoire. Parfois, elle est claire comme l’eau qui, tumultueuse ou calme, nous accompagne tout le long de cette promenade.